L’obfuscation et le cloaking sont deux techniques de SEO avancées qui permettent de jouer sur le maillage interne présenté à Google en limitant l’impact de l’expérience utilisateur. Mais quelles sont les différences entre ces deux stratégies SEO souvent opaques ?
Quelques définitions
Obfuscation
L’obfuscation décrit le fait de rendre plus complexe quelque chose. En SEO on parle de rendre plus complexe l’interprétation et la découverte d’un lien pour Google afin qu’il ne soit pas interprété comme un lien et ne transmette pas de PageRank. On utilisera souvent différentes techniques de javascript et d’action lié au clic pour éviter que le robot de google interprète le code comme un lien <a href= »page.html »> classique. Si vous souhaitez creuser ce sujet, consultez ce tutoriel sur l’obfuscation pour le SEO. Dans cette version l’internaute classique et Google ont le même rendu HTML. Ici on cache les liens mais on permet via une astuce javascript à l’internaute d’interagir malgré tout.
Cloaking
Le cloaking de maillage interne décrit le fait de présenter à Google une version de la page et à l’internaute une autre. Les deux n’ont donc pas le même HTML présenté. On parlera de cloaking white hat dès lors que l’on ne change pas le texte de la page mais uniquement la présence ou non d’une balise <a href= »page.html »> autour de l’ancre. On détectera ici côté serveur si c’est la version Google ou utilisateur qu’il faut présenter.
Est-ce que j’ai besoin de ces techniques ?
Ces deux techniques sont pertinentes surtout si vous avez un site avec beaucoup de pages, le nombre étant arbitraire, mais partons sur une centaine au moins, et que les thématiques de ces pages sont potentiellement éloignées. Par exemple un site e-commerce multi thématique se prêtera bien à l’exercice. En revanche, comme nous allons le voir, ces techniques sont assez complexes à implémenter si l’on veut faire propre, il ne faut donc pas les faire par automatisme.
Historiquement, ces deux méthodes permettent de répondre à deux enjeux :
1 – La priorité de l’ancre de lien. Historiquement google ne prend comme libellé que le contenu de la première occurrence d’un lien texte et la première occurrence image vers la même cible. Cela permettait de conserver le lien dans un corps de texte plus intéressant que le seul lien dans le méga menu dilué au milieu d’autres liens.
2 – Le PageRank Sculpting. C’est une méthode de choisir vers quelles pages on transmet du PageRank car si toutes les pages contiennent 200 liens sortants, on ne cible pas ou mal les pages stratégiques à renforcer.
Est-ce toujours pertinent d’obfusquer ou cloaker pour le SEO?
Des SEO relativisent aujourd’hui l’impact de ces méthodes en méthodes en se basant sur le HTML 5 et la théorie du surfeur raisonnable pour établir que google saurait faire la différence entre les liens du contenu principal et les liens de menus et footer par exemple.
Au-delà de cet aspect où vous devrez vous faire votre propre avis par l’expérience. Je la considère pertinente pour ma part au-delà d’une certaine taille de site, voir obligatoire sur un e-commerce. (Il faut prendre en compte qu’avec les modules que nous avons développer en Interne, la mise en place pour nous est plus simple sur des Magento, Prestashop ou WordPress et induit un biais qui nous incite à le déployer plus fréquemment). Il reste en dehors du header et footer de nombreuses composantes de navigation sur un site que l’on peut choisir de privilégier et qui continue de légitimer ces techniques.
Maintenant que les rappels de définition sont faits, parlons comparaison !
La comparaison cloaking versus Obfuscation
Obfuscation | Cloaking | |
Accessibilité | Incompatible | Oui |
UX hors accessibilité | Clic droit moyennement bien géré | Oui |
Optimisation Page Rank | Oui | Oui |
Complexité d’installation | Moyen | Complexe |
Risque de pénalité | faible | Très faible |
L’accessibilité
L’obfuscation n’est clairement pas idéal en terme d’accessibilité. Bien que des astuces existent pour simuler une ouverture dans un nouvel onglet par un clic doit, ou une restitution des liens post mouvements de souris (inexploitable en mobile vu qu’il n’y a pas de souris), on reste sur une méthode totalement inaccessible pour les mal voyants avec une liseuse. Sur le plan de l’accessibilité c’est donc le cloaking qui sort grand gagnant.
Optimisation du PageRank
Les deux méthodes sont ici ex-aequo. Débattre de ce point n’est pas pertinent sauf à considérer que Google recalcule son PageRank en fonction de ce qu’il aurait peut être pu découvrir en javascript. C’est une hypothèse que nous allons ici exclure. Google a d’autres chat à fouetter.
Complexité d’installation
Bien que certains CMS soit doté de plugin tout fait côté obfuscation, ils sont souvent pauvres en fonctionnalité et nécessiteront quand même un peu de développement. La mise en place de l’obfuscation reste cependant relativement simple comparé au cloaking.
En effet, une véritable stratégie de cloaking sur un site ambitieux, implique de collaborer avec la stratégie de cache du site. Qu’il s’agisse de cache applicatif ou serveur. En l’occurrence on devra pour ne décevoir ni Google ni les utilisateurs, prévoir une double stratégie de cache. Cela implique donc un aiguillage complexe à mettre en place dans la stack Varnish et Nginx par exemple. Le match va donc ici à l’obfuscation.
Risque de pénalité
Je n’ai pas constaté, ni ne m’a été remonté en 10 ans, de pénalité lié à ces deux méthodes. Ex-aequo ici donc. On ne parle évidement ici que de cloaking de maillage interne.
Bilan du comparatif cloaking versus Obfuscation
Entre les deux mon cœur balance ! Le cloaking est clairement plus propre pour être compatible avec l’accessibilité mais nécessite une vraie complexité de mise en place et ne peux pas être mis entre toutes les mains. Il ne serait pas poli de vous laisser sur un « ça dépend » cher à notre communauté, je trancherai donc en rappelant qu’il d’abord important de toute mesure le « avant » d’une mise en place et de bien s’interroger sur la priorisation et la nécessité de ces actions dans une stratégie plus globales. En revanche si vous débuter, une mise en place d’obfuscation pour démarrer me parait préférable, surtout si vous êtes sur un CMS « contenu ». Dans le cas d’un CMS e-commerce, il faudra rapidement songer à passer sur du cloaking surtout si vous avez ressenti un vrai plus avec la première couche d’obfuscation. En effet, les normes d’UX et d’accessibilité allant croissante, ce sujet va devenir de plus exigeant.
Je suis le fondateur de l’agence 410 Gone, spécialisée en développement e-commerce (Magento et Prestashop) mais aussi en acquisition de trafic SEO & SEA.